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La méthode Montessori

Les apports de Montessori valorisent les capacités des individus plutôt que de stigmatiser leurs différences et points faibles.

Cette méthode est donc un formidable levier pour atteindre l’autonomie des personnes handicapées et les ouvrir sur le monde extérieur.

Qu'est-ce que la méthode Montessori ?

La naissance de l’école Montessori

La pédagogie Montessori naît au début du XXᵉ siècle des travaux de Maria Montessori, médecin italienne. Elle s’appuie sur l’observation scientifique d’enfants de la naissance à l’adolescence, aussi bien « normaux » que « déficients ».

Maria Montessori met en évidence la nécessité de répondre aux besoins psychologiques et sensitifs autant que physiques. La médecin conclut qu’une amélioration du développement est possible dans un environnement d’apprentissage propice à l’éveil sensoriel et émotionnel, y compris pour les enfants porteurs de handicap.

En 1907, Maria Montessori crée sa première « maison des enfants » à Rome. Elle y met en application son approche éducative basée sur la stimulation et l’expérimentation.

La pédagogie Montessori s’intéresse à la motricité globale et à la motricité fine. Elle est adaptée aux enfants dès leur plus jeune âge avec des activités Montessori à 18 mois.

Le nourrisson apprend à se mouvoir librement dans un environnement sans contrainte, où le lit à barreau est absent, remplacé par un matelas au sol, où les vêtements n’entravent pas le mouvement et dans lequel spontanéité et autonomie sont recherchées.

Les principes de la pédagogie Montessori

Parmi les 12 principes de méthode Montessori nous retrouvons l’approche individuelle de l’enfant. En effet, la méthode Montessori considère l’enfant dans la globalité de son être. Il est au centre de son développement, acteur et moteur de ses progrès. La finalité principale est l’atteinte de l’autonomie par le développement de la confiance en soi.

Maria Montessori décrit plusieurs phases chronologiques constantes, nommées périodes sensibles :

La période sensible de l’ordre, de la naissance à environ 6 ans
La période sensible de la coordination des mouvements, entre environ 1 an et demi et 4 ans
La période sensible du raffinement des sens, entre environ 1 an et demi et 5 ans
La période sensible du langage, entre environ 2 ans et 6 ans
La période sensible du comportement social, entre environ 2 ans et demi et 6 ans
La période sensible des petits objets, dans la deuxième année

Chaque enfant traverse ces périodes sensibles à des moments différents et avec ses propres réponses. Elles sont des temps d’apprentissage pendant lesquelles il se focalise sur certaines activités pour acquérir des compétences universelles (motricité, langage, socialisation…). Si une contrariété impacte une période sensible, l’acquisition de la compétence est compromise, y compris dans la future vie d’adulte.

C’est pourquoi l’observation de l’enfant pour respecter sa sensibilité et l’accompagner dans ses progrès est un principe montessori de base.
Les autres règles fondamentales de l’approche Montessori sont la liberté, la responsabilité et l’auto-correction. L’enfant se construit ainsi au fil des âges en accord avec sa personnalité et son rythme.

Les avantages de Montessori pour le handicap

Un cadre structurant et facilitant

Appliquée à la maison comme dans le cadre scolaire, la méthode Montessori apporte un environnement bienveillant nécessaire au développement de tout enfant.

Elle est particulièrement bénéfique pour les enfants avec handicap aux besoins plus importants en sécurité matérielle, affective et psychologique. Les repères structurants les rassurent et les guident.

Le handicap rend également plus dépendant à l’entourage pour la réalisation des gestes quotidiens, ce qui peut être une cause de frustration. Il est donc intéressant de créer des espaces facilitant la mobilité et d’utiliser un mobilier adapté et accessible.

Des objets ergonomiques et faciles à manipuler permettent à l’enfant de se « débrouiller » tout seul dans les gestes simples. Le sentiment d’échec est réduit et les interventions parentales pour assister l’enfant sont limitées.

Un principe montessori est également de donner de l’ordre. Structurer l’espace avec des lieux identifiés pour le repos, le jeu, mais aussi encadrer le temps en proposant par exemple un emploi du temps visuel.

L’enfant peut ainsi se projeter dans les activités, ce qui le rend plus autonome en lui laissant de la liberté.

Une ambiance apaisante

Introduire Montessori dans le quotidien des enfants avec handicap permet une véritable relation d’échange avec les adultes. Ceux-ci doivent se mettre en retrait pour laisser l’enfant exprimer ses choix et préférences. Ils doivent aussi adopter le rythme de l’enfant plutôt que de lui imposer des limites de temps ou une cadence.

Pour les enfants handicapés, cette écoute est primordiale. Ils ont souvent des difficultés de communication et peuvent se sentir frustrés par un manque de compréhension.

Leur lenteur d’exécution et difficultés de concentration sont aussi des obstacles. Ces blocages créent de la colère ou de l’impuissance qui se manifestent par la violence et l’agressivité.

Prêter de l’attention aux envies et respecter le rythme sont des facteurs de diminution des troubles du comportement, ce qui est apaisant pour les enfants comme pour leur entourage.

C’est aussi permettre à ces enfants d’éprouver un réel plaisir dans leurs activités et d’apprécier le partage avec les autres.

Les atouts de l'éducation Montessori pour les enfants avec handicap

Une relation personnalisée

L’école dite classique se déroule dans un cadre d’obligations et de contraintes. Les méthodes traditionnelles sont peu adaptées aux différents handicaps car elles ne peuvent prendre en compte les particularités de chacun. La base de l’éducation Montessori est au contraire une relation personnalisée entre enfants et éducateurs.

L’accompagnant est tout d’abord un repère avec lequel se crée un lien affectif et de sécurité qui installe l’apprentissage dans une relation sereine.
La relation personnalisée permet à l’accompagnant de s’investir dans sa posture d’observation. Les apprentissages fonctionnels dans la pédagogie Montessori se faisant à partir des centres d’intérêts de l’enfant, il est nécessaire d’évaluer ce qui correspond à sa sensibilité du moment.

Autre point positif, l’individualisation du suivi donne du temps et de la liberté à l’enfant pour se construire par lui-même. Le rôle de l’éducateur est de montrer, puis de guider à faire.

Des outils et une philosophie

La boîte à outils Montessori est utilisée dans un cadre pédagogique défini. La stimulation sensorielle est le support d’un cheminement du matériel à l’abstrait pour comprendre les concepts.

Les outils sont des objets ludiques et attractifs par leurs couleurs, textures, formes, sons… Le jeu est vecteur d’éveil, d’imaginaire, de créativité mais aussi de lien social.
La manipulation des matériels stimule les cinq sens, développe la motricité fine et le mouvement.
Intuitifs et très visuels, les outils Montessori sont adaptés aux difficultés motrices, cognitives ou de langage induites par le handicap. L’emploi de pictogramme par exemple aide à la communication et à l’appropriation des mots. L’ alphabet montessori sensoriel favorise la mémorisation.
Les accompagnants utilisent ces matériels suivant des principes de base qui conviennent aux difficultés spécifiques du handicap. La répétition des activités en est un car c’est en répétant que l’enfant acquiert la maîtrise.

La méthode Montessori donne aussi le droit à l’erreur comme un moyen d’apprendre.

L’enfant peut se tromper et se corriger jusqu’à parvenir à la réussite. Il gagne ainsi en estime de soi, ce qui renforce sa motivation et son autonomie.

La simplicité des consignes et la séparation des difficultés, en traitant une activité à la fois, répondent aux besoins de clarté et de structuration des enfants avec handicap.

Il est primordial de ne pas assister l’enfant mais de le laisser découvrir, expérimenter, recommencer, réussir, pour qu’il réalise ses progrès et trouve le bonheur d’apprendre.

C’est la philosophie léguée par Maria Montessori :
“L’enfant n’est pas un vase que l’on remplit, mais une source que l’on laisse jaillir.”

Les limites de Montessori

Montessori à des résultats positifs sur différents types de handicap du spectre autistique, des troubles dys, de déficiences physiques et cognitives à condition d’adapter les outils en fonction des troubles. Pour une prise en charge sereine, une formation aux différents types de handicap est requise pour les professionnels en parallèle des connaissances propres à Montessori.

L’efficacité des apports de Montessori ne se résume pas à la pédagogie. C’est un environnement entier dont il faut entourer l’enfant, ce qui peut demander aux parents de revoir complètement leur manière de vivre.

L’ambiance Montessori est également comme un petit cocon, où l’enfant évolue dans des groupes restreints. Ce mode de fonctionnement peut pénaliser au final les capacités relationnelles.

Il faut également constater qu’en France, il existe peu de structures éducatives Montessori et le coût d’accès est élevé

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